Partenaire et représentant en France du

Respect des droits et pleine participation sociale des personnes en situations de handicap !       .

Un plaidoyer constructif et incisif

Le plaidoyer est un axe essentiel de l’action de VI/RFPPH. L’idée même de créer l’association est venue du constat de la très faible connaissance et utilisation de la Convention Relative aux Droits des Personnes Handicapées (CRDPH) en France et de l’important travail de plaidoyer à mener pour faire connaitre et appliquer ce texte majeur.

Ce plaidoyer se doit d’être constructif, mais aussi incisif, au regard d’une situation très insatisfaisante en France, en termes de respect des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, et de soutien à l’intégration et la pleine participation sociale des personnes en situations de handicap. ET ce d’autant plus qu’elle n’est pas seulement le résultat d’un retard dans l’appropriation et la mise en œuvre des approches modernes, sociales, systémiques, interactives et basées sur les droits, de la question du handicap, mais aussi celui de volontés politiques délibérées de certains acteurs majeurs de ne pas voir ces approches modernes se développer en France.

L’adoption de la loi 2005-102 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, un an avant l’adoption par les Nations Unies de la CRDPH, n’est pas un hasard. Cette loi est, sur de nombreux points, en discordance forte avec la CRDPH, à commencer par sa définition du handicap qui reste dans une approche médicale et fait voler en éclat l’approche systémique et interactive du handicap sur laquelle prétend reposer la loi.

Le processus d’harmonisation des codes juridiques avec la loi de 2005 a duré 10 ans, a impacté 15 codes différents et s’est clairement substitué au processus d’harmonisation juridique sur la base de la CRDPH qui, à ce jour, n’a toujours pas été initié, bien que la France ait ratifié cette convention en décembre 2009.

La progression du modèle social du handicap est aussi ralentie en France par la mainmise du secteur médicosocial et des autorités sanitaires sur la question du handicap, qui s’accompagne du maintien d’une approche essentiellement médicale de cette question. Une énergie et des montants considérables sont dépensés chaque année pour ouvrir plus de places en établissements, renforcer les services de soins et éducatifs, multiplier les AESH, mais très peu est fait pour rendre l’environnement inclusif, accessible et non-discriminant, alors que c’est une condition sine qua non de l’intégration en milieu ouvert des personnes en situations de handicap.

VI/RFPPH milite pour que les établissements de prise en charge des personnes en situations de handicap soient transformés en services d’accompagnement en milieu ouvert. Mais il faut reconnaitre que ceux-ci seront indispensables tant que l’Education Nationale ne sera pas capable d’intégrer dans ses classes ordinaires tous les enfants en situations de handicap, tant que les universités et les institutions de formation professionnelles seront inaccessibles, tant que le marché du travail sera aussi exclusif qu’il ne l’est aujourd’hui, tant que notre société ne sera pas capable de vivre au quotidien avec ses personnes en situations de handicap dans l’espace public.  

Ce débat sur la désinstitutionalisation, sur la transformation de l’offre de services aux personnes en situations de handicap, renforcé par la crise sanitaire de la COVID19, s’annonce lui aussi biaisé. Il s’oriente de plus en plus vers l’élaboration d’une stratégie d’action basée sur un renforcement significatif des services d’accompagnement, mais dans des environnements sur lesquels on ne fait rien, et qui restent donc toujours autant exclusifs. Ce débat sur la transformation de l’offre de services doit passer d’une approche autocentrée à une approche centrée sur les droits des personnes en situations de handicap, ce qui amènera alors à se poser la question de la transformation de l’environnement pour le rendre inclusif, en répondant aux critères de la conception universelle et en étant non-discriminant. 

Ce n’est pas la multiplication sans fin des AESH dans les écoles qui feront que celles-ci seront inclusives. Ce sont l’adoption d’une politique de zéro rejet, l’adaptation des pédagogies, la fin de nombreux dogmes (prédominance de l’écrit, non redoublement, etc.), la formation de tous les enseignants, le regroupement par niveaux et capacités d’apprentissage plutôt que par tranches d’âges, la diversification et valorisation des enseignements techniques, etc. qui permettront à nos écoles ordinaires d’intégrer tous les enfants en situations de handicap, comme c’est le cas en Italie, par exemple.      

VI/RFPPH milite également pour que la représentativité des personnes en situations de handicap soit renforcée dans les concertations entre la société civile et les pouvoirs publics. Cette représentativité est un problème important en France. Les personnes en situation de handicap sont le plus souvent absentes des colloques, séminaires et conférences où on parle d’elles. Elles ne sont pas non plus à la tête des grandes associations gestionnaires qui prétendent les représenter tout en défendant leurs intérêts financiers. Les associations de personnes en situations de handicap se réclamant du mouvement pour la vie autonome, très actives politiquement dans de nombreux pays du monde, sont peu nombreuses en France et peu entendues. Nous souhaitons œuvrer pour renforcer la voix des personnes en situations de handicap dans les espaces de concertation territoriaux et nationaux et nous ne prétendrons jamais parler en leur nom.

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